Type de texte | source |
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Titre | Epistulae |
Auteurs | Fronton (Marcus Cornelius Fronto) |
Date de rédaction | :(170) |
Date de publication originale | |
Titre traduit | Correspondance |
Auteurs de la traduction | Fleury, Pascale |
Date de traduction | 2003 |
Date d'édition moderne ou de réédition | |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
(Ad Marcum Caesarem et inuicem, II, 3, 4 (cf Reinach 496)), p.75-77
Ἀπολογήσομαι δὲ τοὐντεῦθεν ἤδη ὅθεν ἂν ῥᾷστα συγγνώμης τύχοιμι. Tί δὴ τοῦτό ἐστιν; ὅτι συγγράφων τὸ τοῦ βασιλέως ἐγκώμιον ἔπραττον μὲν, ὃ μάλιστα σοί τε καὶ τῷ σῷ παιδὶ κεχαρισμένον ἐστίν· ἔπειτα δὲ καὶ ὑμῶν ἐμεμνήμην καὶ ὠνόμαζόν γε ὑμᾶς ἐν τῷ συγγράμματι, ὥσπερ οἱ ἐρασταὶ τοὺς φιλτάτους ὀνομάζουσιν ἐπὶ πάσῃ κύλικι. ᾿Αλλὰ γὰρ τέχνωσις τῶν εἰκόνων ἐπεισρεῖ καὶ ἐπιφύεται. Αὕτη γοῦν παρεφάνη, ἣν ἐπὶ πάσαις λέγω, ἥτις καὶ δικαιότατα εἰκὼν ἂν προσαγορεύοιτο οὖσα ἐκ ζωγράφου· τὸν Πρωτογένη τὸν ζωγράφον φασὶν ἕνδεκα ἔτεσιν τὸν Ἰάλυσον γράψαι, μηδὲν ἕτερον ἐν τοῖς ἕνδεκα ἔτεσιν ἢ τὸν Ἰάλυσον γράφοντα. Ἐμοὶ δὲ οὐχ εἷς, δύο δὲ ἅμα Ἰαλύσω ἐγραφέσθην, οὐ δὴ τοῖν προσώποιν οὐδὲ ταῖν μορφαῖν μόνον, ἀλλὰ καὶ τοῖν τρόποιν καὶ ταῖν ἀρεταῖν οὐ μετρίω ὄντε ἄμφω οὐδὲ γράφεσθαι ῥᾳδίω, ἀλλ᾽ ὁ μέν ἐστιν μέγας βασιλεὺς ἄρχων πάσης τῆς γῆς καὶ θαλάττης, ὁ δὲ ἕτερος υἱὸς μεγάλου βασιλέως, ἐκείνου μὲν οὕτω παῖς ὥσπερ Ἀθάνα τοῦ Διός, σὸς δὲ υἱὸς ὡς τῆς Ἥρας ὁ Ἥφαιστος· ἀπέστω δὲ τὸ τῶν ποδῶν ταύτης τῆς τοῦ Ἡφαίστου εἰκόνος. Ἡ μὲν οὖν ἀπολογία αὕτη ἂν εἴη πάνυ τις εἰκαστικὴ γενομένη καὶ γραφικὴ εἰκόνων ἔκπλεως αὐτὴ.
Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)
Protogène le peintre passa, dit-on, onze ans à exécuter son Ialysos ; et, pendant ces onze années, il travailla seulement à son Ialysos.
(A Marc Aurèle, II, 3, 4), p. 74-76
Dès lors, je chercherai maintenant le pardon précisément là où sans peine je le trouverai. De quoi est-il question? Voici: en écrivant l\'éloge de l\'empereur, j\'accomplissais ce qui est surtout agréable pour toi et pour ton fils; ensuite, je me suis souvenu de vous deux et vous ai nommés dans mon ouvrage, comme les amants nomment leur bien-aimé sur toutes les coupes. Mais la formation d\'images s\'infiltre et naît par la suite. Celle-ci en tout cas est survenue à l\'improviste; je la joins à toutes les autres, et il est particulièrement légitime de l\'appeler εἰκών, puisqu\'elle se rapporte à un peintre. On dit que le peintre Protogénès prit onze ans pour peindre l\'Ialysos, qu\'il ne peignit rien d\'autre dans ces onze années de l\'Ialysos. Pour ma part, ce n\'est pas un mais deux Ialysos à la fois que j\'ai peints; ils ne sont ni l\'un ni l\'autre communs, ni faciles à peindre, non seulement pour leurs visages et leurs apparences, mais aussi pour leurs mœurs et leurs vertus, car l\'un est le grand empereur, régisseur de toutes les terres et de toutes les mers; l\'autre est le fils du grand empereur, enfant de ce grand homme comme Athéna est fille de Zeus, ton fils comme Héphaïstos est fils d\'héra. Mais qu\'on ne s\'arrête pas aux pieds de cette image sur Héphaïstos. Cette défense même semblerait tout à fait allégorique et picturale, toute pleine qu\'elle est d\'images.